Chronique du 1er mars 2004

Pas de sous en sus pour la Mairie de Saint-Pierre ! Brigitte Girardin, la secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, a répondu à notre maire, d’une manière polie certes, mais si efficace quand une femme parle à une autre femme.

Et notre maire de déplorer que les autorisations de programmes ne sont pas suivis suffisamment tôt des crédits de paiement. Car lorsque le boulot est fait et que les crédits ne sont pas arrivés, qui supporte les frais, hein ? La banque, tu crois ? Eh ! Eh ! Après on s’étonne de la flambée des prix… Mais quand les agios font partie de la politique générale, il faut bien compenser non ? Sur quelques euros de découvert, ça peut encore aller. Mais sur des centaines de milliers…

Il faudrait encore emprunter ? « Le reste, et notamment les emprunts que la Commune aurait pu faire pour l’eau et l’assainissement, ça n ‘est que du pipeau… », de conclure notre Maire dans son éditorial du 27 février 2004.

Du pipeau ? Flûte alors ! Du pipe eau, oui, à s’en prendre la pipe. Prends ça et bois de l’eau, nom d’une pipe. Qui aurait donc un tuyau pour régler le problème de l’assainissement ? Qui prend la pipe dans cette histoire d’eau ? Merde alors ! Car il n’est pas question que d’eau ! Mais de nos étrons et autres déjections. On se fait chier à tout traiter et on est une fois de plus dans le caca ? Et si on renvoyait toute notre merde à Paris pour fouetter tout ce beau linge ?

On y est donc jusqu’au cou, je te le dis, avec de la merde dans les yeux, en prime. Heureusement qu’on nous explique. Alors pas question pour moi de foutre la merde avec mes chroniques !

Et moi, qu’est-ce que fais avec mon œil qui dit merde à l’autre ? Tu veux que je te réponde à la louche ? lui-je répondu.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er mars 2004