Chronique du 31 mars 2004

30 mars 2004 – La Collectivité taxe lourdement les fumeurs pour se donner de l’air. Bénéfice attendu ? 700 000 euros. Mais la décision fait déjà un tabac. La logique ne serait-elle pas alors de déclencher une vaste campagne d’encouragement à la tabagie, nouveau poumon de l’Archipel ? De quoi se fendre la pipe… Allez les jeunes, allez les jeunes, allez…

Mais les festivités avec les Micmacs de Conne River ne risquent-elles pas d’être remises en question ? de demander un observateur. Pourquoi, lui demandé-je. Et lui de me répondre : Imagine un peu le prix de revient du calumet de la paix…

A-t-on mesuré le risque de constipation des nouvelles mesures, tant il sera lourd de conséquences de porter le cigare au bout des lèvres ? Plus question non plus d’avaler la fumée sans en avoir soupesé le prix. N’incitera-t-on pas à ce que l’on en ait davantage dans le porte-pipe, pour s’offrir quelque gâterie ? N’est-on pas enfin amené à se dire que, désormais, il en coûtera moins cher de griller un stop qu’une cibiche ?

Au moins pourra-t-on se consoler en se disant qu’après tout, vu le prix de la clope, les consommateurs devraient y regarder à deux fois avant la première bouffée ; mais si la consommation baisse, les retours sur taxes feront de même et le budget sera à nouveau à bout de souffle.

A quand par conséquent une solide taxation des idées fumeuses et des paroles en l’air ? N’aurait-on pas enfin la garantie d’équilibrer le budget à perpète ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 mars 2004