Chronique du 17 avril 2004

L’incinérateur fait un tabac, comme si soudain le filtre de l’inconscience ne nous bloquait plus le ciboulot. Il aura fallu que quelques particuliers donnent de la voix pour bousculer le landernau de la parlote. Soudain l’on réalise l’ampleur des dégâts possibles sur la santé.

L’évocation de l’appel au secteur associatif ou au privé au « Vingt heures » du 16 avril 2004 apparaît bien dérisoire face à l’urgence d’une solution globale qui tienne la route, ce qui passe inexorablement par des choix draconiens et un investissement prioritaire dans une installation aux normes, incluant le tri des déchets et, dans ces conditions, l’implication de plusieurs intervenants. Car on creuse sa tombe à pleins poumons en se jouant de la loi ; contournements et diversions ne font que préparer des lendemains encore plus plombés.

Et la mer qui nous renvoie sur la côte ce qu’elle enlève de la décharge ! Et la pollution des fonds marins, tu sais là où il y a des poissons qui nagent et des oursins qui s’accrochent !

Imagine alors un quadruplement de la population pendant la période d’été ! Ou des gros bateaux qui viendraient décharger massivement leur merde dans notre havre à déchets… Faudrait respirer. Et respirer quoi, je te laisse phosphorer…

Méfions nous des clichés ; les cartes postales ne manquent souvent pas d’air…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 avril 2004