Chronique du 4 avril 2004

Une dissolution, non, une dilution oui.

Ainsi pourrait-on résumer une semaine après la décision de Jacques Chirac de reconduire Jean-Pierre Raffarin, dans le plus total mépris de la sanction cinglante des Français. Mais la politique est ainsi ; ceux qui détiennent les rênes trouvent toujours le moyen de se défausser, de se justifier, de se jouer du peuple. Vote mon gars, tu peux toujours chanter, je m’occupe de la partition.

Car la partition est totale entre le peuple qui s’est prononcé et un Jacques Chirac marionnettiste, entre l’UMP toujours aussi juppéisé et l’UDF, entre le Club de Matignon et les régions. Une semaine après, tu auras peut-être aperçu notre Grand Jacques, l’œil plissé, concentré comme s’il essayait de piger quelque chose, dans un centre ultra-secret des forces russes. L’important, c’est l’image. J’allais dire la rose, dans mon emportement. Mais non ! Il nous a tout simplement envoyé sur les roses, précisément, le maître Jacques. Quelle cuisine ! t’exclameras-tu.

Ça ne t’aura peut-être pas empêché de lire l’Echo des Caps de la semaine, et l’édito de madame notre Maire, « un projet à construire, une union à consolider, un peuple à enthousiasmer. » Alors, tu t’es dit que c’était vrai ça, en pensant à Saint-Pierre et Miquelon. Gourance ! Il s’agit encore et toujours de la France. Et tes illusions de passer l’arme à gauche, une fois de plus, en attendant la prochaine résurrection. Pâques approche d’ailleurs, la fête des cloches… en chocolat ! Normal pour nous – de France, de Navarre (que vient faire la Navarre là-dedans ?) ou de l’Archipel – qui avons été fait chocolat à l’annonce de la reconduction dans ses fonctions du premier chocolatier de France. Tout ça n’est pas de la tarte, tu avoueras.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 avril 2004