Chronique du 22 juin 2004

Tiens, je vais en faire un fromage et ça tombe bien car du fromage, il n’y en a pas. J’aurais pu faire du lard et le découper en lardons, pour te faire plaisir, car des lardons, il n’y en a plus. Lâche pas la patate, comme dirait quelqu’un, mais de patate, il n’y en a plus non plus. Achetez local, qu’ils disent ! Mais pour acheter, il faudrait quelque chose à vendre n’est-il pas vrai ? Pour les produits alimentaires frais, tu repasseras. Mais dis-moi, n’aborderions-nous pas la sortie de juin ? Et la saison touristique ne pointerait-elle pas le bout de son nez avec ses premiers frémissements d’été ? Saint-Pierre et Miquelon mettra-t-il les petits plats dans les grands ? Difficile, si l’on s’en tient aux étals, dégoulinant de vide sidérant…

Bah ! Attendons le prochain bateau et dormons plutôt que de servir de belle. Car qui roupille bâfre… (à ne pas prononcer la bouche pleine ; en l’occurrence, tu peux essayer)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 juin 2004