Chronique du 7 juin 2004

Bon, on votera dès le samedi pour les élections européennes, histoire de ne pas se laisser dicter la conduite par les métropolitains. Nos résultats ne seront dévoilés que le lendemain ; faudrait pas que les hexagonaux se laissent influencer par les ultramarins, que diable !

Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne passionne pas les foules à Saint-Pierre et Miquelon (« foules » étant un terme nettement exagéré pour 6600 habitants). Est-ce que la succession des spots publicitaires – aux labels souvent abracadabrants – y est pour quelque chose ? Une sensation de manque de sérieux, de consistance ? Une absence de fil conducteur ? D’ailleurs les politiques locaux ne s’expriment pas sur le sujet, preuve s’il en était besoin, d’un certain décalage entre ce qui se trame quelque part – l’Europe, Bruxelles, Strasbourg – et le vécu local. Ils ne pourraient pas faire un petit effort pour nous en expliquer les enjeux, hein ?

Car à ce qu’il paraît nous serions un petit bout d’Europe par lequel des produits canadiens en voie de transformation pourraient transiter (dans la foulée des belles paroles qui ne font, elles, que passer, élections ou pas).

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 juin 2004