Chronique du 10 juillet 2004

Non, je ne t’abandonne pas, ô lecteur avide de divagations insulaires ; je veille au grain. D’ailleurs, je n’ai pas le choix vu que flotte et brouillard auront accompagné le capelan en ce début d’été. Rien de neuf dans la mouise, par conséquent (tu remarqueras au passage la réécriture de l’adage).

Mais je suis pris par le Festival des Déferlantes, tu sais la seule vague qui fait du bien à l’âme. Je me suis retrouvé sur scène à Miquelon pour l’ouverture mercredi 7 juillet 2004, pendant que d’autres saltimbanques de la joie faisaient de même à Saint-Pierre, sous la tente. Si d’aventure tu regardes le journal de FFO d’où que tu sois, tu auras ta part d’ambiance, comme une belle cerise sur un gâteau.

L’été est là, enveloppé de brume, comme un bon pépère grassouillet enveloppé de rêves. L’Echo des Caps et le Vent de la Liberté tirent leur révérence, en attendant les sanglots longs des violons de l’automne qui lui arrivera tôt – rarement tard – avec son lot de réalités sans doute plus aiguës que l’an dernier.

Flonflons, chansons, douces langueurs, déhanchements, corps allégés,14 juillet, festivités accrochées aux commémorations acadiennes, quête d’une part d’identité à l’orée des grandes incertitudes, flots de bière, nouveaux visages, rythmeront donc nos jours, voire nos nuits.

Le temps d’une insouciance, avant de nouveaux grands dérangements…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 juillet 2004