Chronique du 1er juillet 2004

Mardi 29 juin 2004, un arrêté du 18 juin 2004 définissant de nouvelles zones d’analyse de la qualité de l’eau propice à la coquille vient semer le trouble chez les chasseurs et les défenseurs de la nature. Un des secteurs visés n’est ni plus ni moins qu’une partie du Grand Barachois, la réserve naturelle de l’Archipel.

Mercredi 30 juin 2004, l’arrêté est… arrêté. Intervention sur les ondes du Service de l’Agriculture pour nous expliquer qu’il s’agissait en fait d’anticiper sur la nécessaire vérification de la qualité de l’eau, préalable indispensable à la commercialisation des coquilles. L’arrêté est suspendu, tant pis.

Précision pour le grand Barachois, ce n’était certes pas une bonne idée car le lieu n’est pas propice à une exploitation vu la faible profondeur de l’eau. Mais que les consommateurs se rassurent, l’eau est bonne. Ah bon ? Il n’y avait pas besoin d’analyse alors.

Voilà que cette quête de la transparence a posteriori nous trouble. Que deviendra l’entreprise phare de Miquelon, axe majeur du développement aux dires de tous, si les coquilles ne sont pas commercialisables ? Comment a-t-on pu se lancer dans cette voie (d’eau) sans vérification préalable des réglementations incontournables ?

Achat d’un avion avant vérification de la piste d’atterrissage, développement de l’aquaculture avant celle des conditions de commercialisation…, mais à qui vendez-vous vos coquilles ? risque-t-on de s’exclamer.

Et l’Archipel de se trouver immergé dans l’opacité de la transparence.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er juillet 2004