Chronique du 3 juillet 2004 (2)

Le 2 juillet 2004 était jour d’élections d’antichambre à Saint-Pierre et Miquelon ; il s’agissait de désigner les grands électeurs pour les grandes manœuvres des sénatoriales du 26 septembre de cet an de grâces (pour l’heureux Elu).

Qui briguera les suffrages de ces acteurs du jeu de dupes ? La Maire de Saint-Pierre, vice-président du Conseil général se présentera-t-elle contre le Président du Conseil, histoire d’économiser les 0,028% du budget municipal liés aux déplacements de notre édile en métropole qui auront suscité les critiques de l’opposition ? Le député voudra-t-il changer de fauteuil, comme au temps d’Albert. Car, ici l’histoire se décline en prénoms : le temps de Marc, le temps d’Albert, le temps de Gérard. Le temps de Victor aura sans doute coupé le sifflet à plus d’un, Victor étant notre sénateur sortant. Que de passions, que de frustrations, que d’ambitions inassouvies lors de la dernière élection ! Preuve, s’il en était besoin, que dans le landerneau insulaire, le fauteuil de sénateur a des attraits inégalés. Peut-on imaginer une candidature unique de l’opposition ? L’entrée en lice d’un larron qui viendrait soudain perturber le jeu pour, qui sait?, l’emporter dans une immense rigolade de pièges à cons ?

Mais le temps n’est pas encore venu, l’été est là, avec – pour reprendre un mot d’un adjoint au Maire – son « silence de cathédrale ». Qu’on se rassure, la tempête dans le bénitier est pour l’automne.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 juillet 2004