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Chronique du 8 août 2004

Un gros bateau à quai par ce jour de relâche d’août de l’an de grâce 2004 quoi de plus apaisant pour le promeneur en quête de quintessence dominicale !

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Quelle prestance le rafiot ! Enfin, je dis rafiot pour ne pas accentuer le contraste avec le quai en eau profonde – tu sais celui qui menace de… s’y jeter pour de bon, destinée naturelle pour une jetée me feras-tu observer.

Car côté terre, gare à la prunelle des yeux des touristes avides de pixellisation ! Reluquez donc ce mastodonte de béton avachi, raviné par les ans, dans l’indifférence de ses proprios ! Que vois-je sur le mur en guise de message de bienvenue ? Un beau « fuck you » à se croire soudain dans une émission de Jerry Springer moins les « tu…u…ut » qui vous masquent les gros mots ? Darling, loin de moi cette grossièreté que je ne saurais voir ! Eh oui ! Les hommes aussi peuvent se révéler pudiques, surtout sur un palace à vous ballotter les éconocroques.

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Qu’importe, puisque de toute façon, des barils en ligue, en procession, interdisaient le passage, histoire d’éviter aux touristes aventureux de se péter la margoulette sur un quai défoncé d’illusions perdues. Les organisateurs n’avaient-ils pas tout prévu, puisque le bateau fièrement amarré aux bittes d’amarrage, dégorgeaient ses flâneurs côté mer sur des barques rougeaudes pour les emmener au fil de l’eau vers le barachois, à l’ombre des églantiers en fleurs (faut bien pousser le trait poétique, non ?) ?

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Reste qu’il faudra ramer encore pendant des lustres pour développer notre cité lacustre.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 août 2004