Chronique du 28 septembre 2004

« Un sur quatre » commente Le Monde dans son édition du 27 septembre 2004 à propos des sénatoriales 2004 qui auront vu la droite perdre trois sièges outre-mer. Et d’ajouter :« A Saint-Pierre, elle a cédé le seul siège à un élu étiqueté « divers » ». Il est vrai que « divers » est l’appellation qu’on utilise lorsque l’on se fatigue des étiquetages. A la Guadeloupe, Lucette Michaux-Chevry aura été réélue en restant « maître du jeu politique local », appuyant, bien que de droite des candidats de gauche, tout en sacrifiant « deux de ses anciens poulains », de droite. Comme quoi à Saint-Pierre et Miquelon point n’était besoin de jouer à la vierge effarouchée en refusant de s’allier avec le diable, parlant du président du Conseil, désireux de barrer la route à sa rivale colistière, comme l’aura précisé le candidat du mouvement Cap sur l‘Avenir pour expliquer le report de vote radical sur la maire de Saint-Pierre pourtant considérée comme une adversaire inconciliable.

Mais la politique a ses déraisons qui font que l’on déconne et les tenants de la majorité ne s’en sont pas privé, au point de se battre eux-mêmes.

Quoi qu’il en fût, le maire de Miquelon, sénateur de son état – que dis-je ? de sa Collectivité – pourra toujours découvrir – à moins qu’il ne le sache déjà, auquel cas il le vérifiera – en rencontrant des élus de la Martinique, qu’aller à Miquelon, c’est ne plus voir les côtes une fois qu’on a largué les amarres, si bien que loin de chez lui, à Paris, dans son loft luxembourgeois, il n’en sera jamais parti.

S’il veut trouver les clefs du Paradis, il lui appartiendra de ne pas oublier le saint qui, dit-on, les détient.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 septembre 2004