Chronique du 30 septembre 2004

Vibrant plaidoyer d’un consultant chargé de suivre le dossier de la coquille à Miquelon, sur le plateau de RFO, au journal de 20h du 30 septembre 2004 ; alors que l’entreprise EDC fait preuve de prouesses dans toutes ses composantes pour la réussite d’un projet hors normes, l’enthousiasme et la confiance du milieu n’est pas au rendez-vous. Au contraire, suspicion, doutes, critiques sont de mise, de souligner l’interviewé.

Comme dans tant d’autres situations à saint-Pierre et Miquelon, il est vrai.

Mais n’est-ce pas oublier que nous sommes en terre catholique et que chez un Catholique, l’argent… de l’autre est suspect. Qu’un Rastignac de la coquille saint jacques se révèle et les bonnes âmes fondent sur lui…

L’interview, bien que marquée d’un pathos surprenant voire inattendu, ne pouvait toutefois qu’interpeller. Voilà une intervention qui n’est pas à la noix, de commenter l’un ; vieille noix, de s’exclamer l’un envers un autre qui ne semblait rien comprendre ; c’est qu’il vend bien ses coquilles, d’ajouter un troisième, le tout dans l’anonymat de la réception cathodique. Pas question de rentrer dans sa coquille, d’en conclure un quatrième, soucieux du paradoxe. Ah ! Les belles noix ! de s’exclamer un téléspectateur lubrique en lorgnant sur sa compagne. Si l’on pouvait me promouvoir ainsi les noix, de soupirer un solitaire. Une affaire à la noix, de sanctionner un irréductible (il y en a toujours, forcément).

Il n’empêche ; l’Archipel a-t-il encore le ressort suffisant pour de nouvelles sources d’identification et de fierté collectives quand s’oublie le principe même d’être ou ne pas être, du fait du ronronnement quotidien ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 septembre 2004