Chronique du 14 octobre 2004

Et voilà que Juppé reconnaît « des erreurs », voire des fautes par négligence.
Hier, le préfet Bonnet faisait son « mea culpa ».

Aucun d’entre eux n’avait « l’intention de violer les lois de la République » (dixit Juppé)

Fichtre !

On croyait avoir affaire au « presque parfait » pour l’un, au porteur de l’ordre et de « l’éthique » (tique – tique) pour l’autre. Patatras ! (c’est fou ce que j’emploie comme « patatras ! » ces temps-ci) ; ils n’étaient qu’hommes. (un état de femme n’eût rien changé à l’affaire)

Remarquons au passage que les sous-fifres (mais tout dépend du fifre pour situer icelui) – Casetta pour l’un, Mazères pour l’autre – s’évertuent à expliquer qu’ils ont agi « sur ordre ». Que nenni de se défendre iceux.

Concomitamment – faut bien adapter le langage, vu le beau linge – le moindre péquenot contrevenant se fait lourdement rappeler à l’ordre civique et moral. Mais on n’aura pas l’heur de s’apitoyer sur son sort – coupable s’il l’est, qu’il boive sa coupe jusqu’à la lie (l’hallali souvent) -, il ne bénéficie pas de la même auréole de parangon supposé de la vertu. Au clou le pauvre con ; pleurons sur les éminences déculottées du cercle de la puissance.

Soulignons toutefois que la justice a refusé le pourvoi en cassation du brûleur de paillottes. Grâce présidentielle ou pas, désormais ? On a les moyens qu’on peut.

Faute ou pas, le problème n’est-il pas celui du pouvoir qui monte à la tête, que l’on ait un petit pois dans la cervelle ou toute la bibliographie de l’ENA ? Car ne porte-il pas les germes de son auto- infection ? « Quand on accorde des honneurs, on sait précisément ce que l’on donne ; mais, quand on y joint le pouvoir, on ne peut dire à quel point il pourra être porté », écrivit Montesquieu, parmi d’autres considérations.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
13 octobre 2004