Chronique du 3 octobre 2004

Commentaire acide de l’élection sénatoriale dans l’Echo des Caps du 1er octobre 2004 de monsieur Georges Poulet, co-directeur de la publication saint-pierraise.

Surprenant, il est vrai, comme le titre de l’article le mentionne, car pas obligatoirement là où l’imagine son auteur. C’est qu’il faudrait être faussement naïf pour laisser croire que les élections sénatoriales ne donnent pas inexorablement lieu aux tractations de l’ombre. En finir ou pas avec le Sénat ne serait-il la vraie question ?

Quoi qu’il en soit, le fait que l’on puisse reconnaître qu’un « honnête homme » ait été élu sur nos îles ne pouvait être que rassurant. Songeons par exemple à un Charles Pasqua quand le commentaire unanime de la presse dès son élection aura été : « Monsieur Charles Pasqua a retrouvé son immunité parlementaire » , preuve, s’il en était besoin, que dans une telle institution, nous sommes loin d’un monde de petits saints ? Un « honnête homme », ma foi, ça doit s’apprécier, mon cher Watson.

Mais se permettre de faire le distinguo dans la compétence et l’expérience entre deux édiles de la Collectivité- quand d’ailleurs l’heureux élu se trouve être le plus âgé -, ne peut que surprendre : « Mais quid de « Saint-Pierre et Miquelon », ? écrit Georges Poulet, Car la meilleure volonté du monde ne peut remplacer sans apprentissage l’expérience et la connaissance. » L’une eût donc été meilleure que l’autre ? Mazette ! Mais quel est l’aune d’un tel jugement ?

Et le lecteur soufflé de se demander au plus profond de son interrogation existentielle : l’âge mon pote – car il est familier avec lui-même, le lecteur – est-il par définition synonyme de clairvoyance et de sagesse ?

Hugh ! savait dire les grands chefs indiens. Mais il est tant de Blancs sûrs d’eux-mêmes qui n’ont jamais su écouter.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 octobre 2004