Chronique du 5 octobre 2004 (2)

Ah ! C’est qu’il aurait pu être emmerdé le Sarkozy, en visite aux Etats-Unis, après la récente déclaration de Georges W. Bush à propos de la France. « Le recours à des troupes pour défendre l’Amérique ne doit jamais être soumis au veto de pays comme la France », s’est permis de déclamer le grand fossoyeur. « A mon avis, ce que M. Bush a déclaré était davantage dirigé contre M. Kerry que contre la France », a commenté Sarko.

Soit ! (prononce le « t »)

As-tu remarqué que toute phrase commençant par « A mon avis… » laisse planer une part de doute ? « A mon avis il va faire beau demain » n’exclut pas qu’il puisse pleuvoir auquel cas ça n’empêchera pas le locuteur de se dire qu’il pouvait se tromper.

Soit la phrase suivante : « Le recours à Jacques Chirac pour défendre l’U.M.P. ne doit jamais être soumis au veto d’un gugusse comme Sarkozy » ; pourrait-on en déduire que ladite phrase soit tournée contre Jacques Chirac ? Quel est ton avis, ô lecteur ?

Autre exemple. La phrase : « A mon avis le nouveau sénateur de Saint-Pierre et Miquelon, en acceptant un bureau de l’U.M.P., risque de se faire empapaouter » n’a-t-elle pas pour corollaire qu’il puisse en être autrement ?

Ce qui prouve bien que Sarkozy a peut-être pensé que Georges Bush était un enfoiré, mais qu’il ne l’a pas dit. A ton avis ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
4 0ctobre 2004