Chronique du 6 octobre 2004

Dans un communiqué de presse du gouvernement du Québec datant du 5 octobre 2004, on apprend que la ministre déléguée au Développement régional et au Tourisme, madame Nathalie Normandeau, et le ministre du Travail, monsieur Michel Després, ont été reçus sur le paquebot Queen Mary II. A cette occasion, il est précisé qu’en 2003, les navires de croisières ont fait 170 escales à Québec et à Montréal avec à leur bord près de 93 000 passagers. Les retombées de cette industrie sont estimées à 188 millions de dollars pour le Québec, dont 78 millions en recettes touristiques seulement.

Pourquoi m’attardé-je à cette information, somme toute bateau, à moins que l’on considère (en plus) le tiroir-caisse des heureux bénéficiaires ? Je poursuis. « En 2002, lisons-nous plus loin, l’Association des croisières du Saint-Laurent, soutenue par Tourisme Québec, l’Atlantic Canada Cruise Association, Saint-Pierre-et-Miquelon et les ports de la côte est américaine se sont réunis pour le créer le Canada New England Region. Leur objectif : faire connaître leur potentiel touristique et mieux se positionner auprès des lignes de croisières, des agences de voyages spécialisées et des croisiéristes. »

Eh oui ! Tu as bien lu, Saint-Pierre et Miquelon était en si bonne compagnie partie prenante de la région maritime néo-anglishe ainsi touristiquement définie.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Quelle image donnons-nous dès le premier accostage avec notre port en eau profonde délabré, le décor fantomatique d’une usine désaffectée en ruines ? Quel engagement réel avons-nous pour revitaliser le port, porter les couleurs françaises ? Cherchons-nous à offrir – disons à vendre, mais raisonnablement – notre part d’avitaillement quand nos coûts prohibitifs nous mettent hors course par rapport à nos voisins ?

A moins que le tourisme n’ait pour but, comme tant d’autres sujets de nous mener en bateau, auquel cas le plus sage est de ne pas faire trop de vagues, histoire d’éviter le mal de mer.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 octobre 2004