Chronique du 10 novembre 2004 (2)

Fini le silence des agneaux ? Les commerçants et chefs de petites entreprises sont sortis de leurs tanières ; la situation économique est très préoccupante, le débat est lancé, plus de cent personnes touchées par la crise se sont retrouvées, mais ce premier tour d’horizon bouché a eu lieu à… huis clos.

Compte-rendu partiel sur le petit écran donc, en fonction de commentaires glanés ici et là auprès de participants ou d’espèces sonnantes et trébuchantes. Des banquiers., par exemple, mais tout va bien ; un importateur, mais le prix du fret intervient très peu dans le prix de vente. Ça commence bien ; tout baigne en fait. Pas de quoi en faire une fromage alors ? Et pourtant vu le prix du frometon sur nos étals…

Allez, fendons-nous tous la pêche – on devrait pourtant avoir du savoir-faire – , on va au moins mourir de rire. Au diable la morosité ! Nous sommes tous heureux et nous ne le savions pas. Tant pis pour ceux qui vont trimballer leur tristesse ailleurs faute d’avoir pu trouver à sourire sur notre morne archipel.

Et puis on fera bien un film un jour sur les îles de la désespérance…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 novembre 2004