Eh bé ! Saint-Pierre et Miquelon s’active (ce singulier n’est-il pas singulier ?) en cette fin novembre 2004.
Le président du Conseil général est en Nouvelle-Ecosse et la Nouvelle-Ecosse donne son feu vert à l’importation de nos déchets ;
Le député est à Paris porteur d’un projet de loi modificatif du statut de la Collectivité ; pari osé, pari pris quand Paris vaut toujours une messe (surtout quand elle est dite) ;
Deux de nos producteurs de morue, de crabe, de lompe, de bulot, de thon, d’espadon, de requin taupe, de turbot, de sébaste (eh oui, ils produisent tout ça) ont fait le déplacement à Bruxelles au salon de la pêche pour que nos produits inondent (toutes choses étant égales par ailleurs) le marché français, voire même européen. « Nous sommes (…) handicapés, de préciser Charles Théault, patron des Nouvelles Pêcheries, en réponse à un journaliste de RFO Paris parce que le prix de transport à partir de Saint-Pierre et Miquelon sont beaucoup plus élevés que pour les autres DOM. Et en plus les DOM reçoivent du fonds européen de la pêche une aide à l’exportation de l’ordre d’1 Euro / kilo alors qu’à saint-Pierre nous n’avons que 3 centimes d’euro / kg ». Une différence en effet, propre à alimenter une réflexion statutaire beaucoup plus importante que la rémunération des élus. Non ? Et Karl Beaupertuis, des Pêcheries Paturel, d’ajouter : « Il me semble que ce serait magnifique pour Saint-Pierre et Miquelon d’avoir un bateau français qui puisse être présent dans les eaux internationales ou canadiennes », tout ça parce que le flétan noir du Groënland « ne peut être pêché que par des bateaux battant pavillon français » » Ah ! S’il nous faut hisser haut le drapeau maintenant, jusqu’où irons-nous ? Mais le flétan n’a-t-il pas de tout temps fait tourner la tête ?
Avec une telle pêche à l’orée de l’hiver, comment s’étonner que chacun monte ainsi au filet ? Ah ! Pourvu qu’on ne nous mène pas en bateau, de soupirer un amoureux du plancher des vaches !
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
23 novembre 2004