Chronique du 25 novembre 2004 (3)

Nouvelle bataille judiciaire autour d’un bateau à Saint-Pierre et Miquelon.

Décidément si d’aucuns voient en l’Outre-Mer l’occasion de préparer la quille, force est de constater que la desserte maritime à Saint-Pierre et Miquelon est loin d’être à la coque.

Nouveau procès donc en ce mois de novembre 2004 opposant l’armement Paturel-Dagort à Max-André Girardin acquéreur de l’Aldona pour la coquette somme de… 18 000 euros.

Sauf que le bateau aurait été expertisé pour une valeur de 570 000 euros. Lourde perte pour les créanciers, n’en doutons pas.

Oui mais la remise en état du rafiot aurait coûté à l’acquéreur 1,5 million d’euros.

Et que si le bateau était vendu on n’en tirerait pas plus de 500 000 dollars, ce qui en euro serait encore moins terrible.

Ce qui fait qu’en l’occurrence, comme en d’autres occases, les entreprises locales boiraient une nouvelle tasse.

Tant est salée, sur l’océan des tempêtes dans un verre d’eau, la lutte fratricide.

Résultat : à force de s’envoyer des salves dans les bordées, l’Archipel, faute de bateau, risque de finir en cale sèche.

Et si demain il n’y a plus de cale sèche… « Un pays de marins, sans cale de halage, sans cale sèche, sans aucune possibilité de réparer ses navires, (si tant est qu’il en restât, ndlr) en est-il encore un ? » de demander judicieusement Le Vent de la Liberté dans son édition de novembre 2004.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
25 novembre 2004