Chronique du 28 novembre 2004

Que l’actualité est propice à la résurgence des schémas bien rodés !

Voilà que la crise ukrainienne permet à la presse de ressusciter la bonne et vieille opposition entre l’est et l’ouest.

« La crise politique ukrainienne a fait réapparaître les anciennes lignes de fractures entre l’Europe de l’Ouest, favorable à Iouchtchenko, et la Russie, qui a officiellement soutenu Ianoukovitch. Cette élection a par ailleurs cristallisé la division interne à l’Ukraine entre l’est industriel et russophone et l’ouest, davantage enclin à une émancipation de la tutelle russe et à un rapprochement vers l’UE » écrit Reuters en ce 28 novembre 2004.

Sauf qu’officiellement, il n’y a plus qu’une Europe, Il y a donc ceux qui en font partie et ceux qui n’y sont pas, comme la Russie, ce qui n’empêche pas, géographiquement à cette dernière, d’être plus à l’est que la péninsule armoricaine.

« “Ici, c’est une région minière et métallurgique. Nous travaillons dans des conditions difficiles et avons besoin d’un homme qui sait à quel point nous travaillons dur » clament à l’est de l’Ukraine les partisans de l’homme soutenu par Poutine. Il est vrai que ceux de l’ouest du pays semblent regarder davantage du côté du soleil couchant.

Mais n’est-ce pas curieux que les exclus de la planète semblent toujours rechercher quelque assurance loin de ce qu’ils considèrent comme une fuite en avant dans la grand inconnue qui peut aggraver encore plus leur sentiment d’exclusion ? Bizarre, n’est-ce pas ? Que cette étrange situation recoupe les points cardinaux de l’observation journalistique est une autre affaire.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 octobre 2004