Chronique du 1er décembre 2004 (2)

Parmi les sujets brûlants abordés par le Président du Conseil général sur le plateau de RFO le 29 novembre 2004, il y aura eu d’entrée celui du traitement des déchets. « J’ai voulu voir sur place », de préciser le président de retour de Nouvelle-Ecosse. Et l’accord avec nos voisins canadiens est possible. « Ce qui m’inquiète, dira-t-il encore, est le système de l’incinération », pour son coût tant au niveau des investissements que du fonctionnement. « Les payeurs seront les Saint-Pierrais et les Miquelonnais ».

Ah ! Il faudra payer ?

Car paradoxalement, le sujet n’enflamme pas les foules pour une question aussi cruciale. Pourquoi ? Là est la question. « Je vais informer la population (…) Que la population décide. Ce n’est pas moi qui vais décider ».

Or la population n’a-t-elle pas l’impression que tout est déjà décidé, ce qui expliquerait son mutisme fataliste ? Y aura-t-il un référendum, sans attendre une révision de statut vue comme étant si nécessaire puisque parmi les attendus il faudrait accorder une plus grande place à l’avis de la… population, histoire de réveiller les consciences ?

« Plus un seul incinérateur d’ordures ménagères non conforme en activité d’ici à la fin de l’année. La promesse de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de l’Ecologie et du Développement durable, sera-t-elle tenue? » d’écrire l’Express le 18 juillet… 2002. Certes notre cône à ordures aura dérouillé dans sa rouille. Mais quid des fumées quand on met le feu dans le tas de tout ce qui s’accumule ? « Qu’en sera-t-il à l’avenir? mentionnait encore l’Express. Gestionnaires et collectivités doivent maintenant faire face à l’échéance de 2005, lorsque s’appliqueront de nouvelles normes, communautaires cette fois, notamment en matière d’oxyde d’azote ». 2005, c’est quand, ô lecteur ?

Pendant ce temps en France, les déchets vont prendre la direction de…la Chine. « Le géant émergent récupère les déchets des pays développés pour combler son déficit de matières premières » précise l’Express dans un article du 21 juin 2004. « Ce nouveau circuit satisfait les compagnies maritimes. Les porte-conteneurs ne reviennent plus en Chine le ventre vide. Ils sont désormais lestés de déchets métamorphosés en matière première…»

Et nous ? Ben, c’est vrai… Mais on n’a plus de bateau…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er décembre 2004