Chronique du 2 décembre 2004

1er décembre 2004 – Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Saint-Pierre (je ne parle pas du saint ; lui, il a Dieu comme préservatif) avait choisi par association interposée de mettre l’accent sur le SIDA chez les femmes. Dix d’entre elles auront répondu aux organisateurs… qui se seront mis le doigt dans l’œil – plaisanterie facile de ta part, puisque l’organisateur était l’association Iris.

Allez, ça valait bien un clin d’œil. Car la lutte contre le SIDA, mon œil ! C’est encore l’aveuglement oui, à saint-Pierre et Miquelon où l’on ne se pose même pas la question pourquoi il n’y a pas de statistiques ! Pudibonderie mal placée sans doute quand la mort pointe au bout de la verge…

Reste que l’insularité semble si préservative qu’on finit par lever la garde. A entendre le nombre de préservatifs vendus – quelques dizaines de boîtes par mois – on se dit qu’il y a soit du mou dans la corde à nœuds soit une couille quelque part.

Serions-nous trop sollicités dans nos émotions alors que l’Archipel se met à l’unisson du Téléthon ? Peut-être. Reste que ces causes sont essentielles. Allez encore un petit effort ! Appelons-en à Michèle Alliot-Marie pour qu’elle se fende d’un petit 2% de son budget militaire à la con pour une armée qui vous tire par inadvertance (mais en toute neutralité) sur des Ivoiriens qui se trouvaient – balle à part – chez eux. La recherche s’en portera sans doute mieux. Et l’avenir de nos jeunes pourra aussi se jouer dans le confort douillet du pieu auquel nous sommes tous un jour ou l’autre attachés.

Et pas question de faire le mort.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
1er décembre 2004.