Chronique du 28 décembre 2004

Est-ce la concomitance entre une fête censée célébrer l’espérance et la foi dans un Être suprême qui ne nous voudrait que du bien et, une fois de plus, l’ampleur du drame, comme en Iran en 2003, mais à une échelle encore plus grande ? Des dizaines de milliers de morts en quelques instants, parce que l’Homme n’aura pas su organiser la prévention. Et le désarroi de vous nouer la gorge.

Attentat du World Trade Center. Des images en boucle. Le coupable sera identifié et l’Amérique, touchée en plein cœur, va réagir en portant l’estocade chez l’adversaire.

Mais cette fois ? La liste des victimes est nettement plus impressionnante. Mais ça se passe chez les pauvres. Certes, il y a les touristes, dont la mort perturbe. « L’année 2004 a été faste pour l’économie mondiale, avec une reprise synchronisée presque partout dans le monde -hors zone euro-, et 2005 pourrait lui ressembler, à condition toutefois que les cours du pétrole demeurent raisonnables », de préciser l’AFP le 27 décembre 2004.

Pourquoi n’y a-t-il pas une mobilisation prioritaire en faveur de l’être humain ? « Les hommes ont la mémoire courte. Ils attendent toujours des catastrophes comme celle de dimanche pour agir… » de rappeler ex-directeur du Centre international d’information sur les tsunamis à Hawaï. « Il existe des régions où la coopération ne s’établit pas, comme dans les Caraïbes, malgré la présence des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne… », de souligner Libération. Tiens donc…

La fatalité ne trimballe-t-elle pas trop souvent une grosse part d’inconscience humaine ?

Henri Lafitte. 28 décembre 2004