Qui l’eût cru ? « Le capitalisme chinois à l’assaut de l’Occident » de titrer – en grand – Le Monde dans son édition du 15 janvier 2005. « Du leader français de la tomate en boîte aux ordinateurs individuels d’IBM, ou aux téléviseurs de Thomson, aucun secteur ne les laisse indifférents » précise le quotidien. Et dire qu’il y a peu on se plaignait que la Chine était le gardien du temple du communisme ! A tel point que la Chine en arrive même à se dresser devant les Nippons. De quoi affoler Georges W, Bush. De quoi souhaiter un retour de la guerre froide, certainement pour éviter d’avoir le feu au cul.
Alors, pourquoi pas quelques milliards de dollars US, histoire de restaurer la pensée de Mao dans ce grand pays ? Une réédition du Petit Livre Rouge pendant qu’on y est ? « En fin de compte, le régime socialiste se substituera au régime capitaliste, écrivait le grand Timonier ; c’est une loi objective, indépendante de la volonté humaine ». Ne chinoisons pas ; ça arrangeait tout le monde, à commencer par tous ces présidents américains obnubilés pour porter le fer et les défoliants chez les cocos.
Qu’il était bon de se satisfaire de la pâleur de la Chine, me diras-tu ! Qu’elle prenne des couleurs et tu as peur d’être baisé paradoxalement. Comme quoi on n’est jamais content.
Bref, pour amadouer nos concurrents, ne serons-nous pas amenés à polir le Chinois s’il se trouve être trop agressif, sans mettre au demeurant son habit de chine ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 janvier 2005