Chronique du 7 janvier 2005

Plus question pour le public d’assister à un match de futsal ou de handball dans la salle de sports du Centre culturel et sportif de Saint-Pierre ; ainsi a tranché la commission de sécurité en ce 6 janvier. La notion de danger et de responsabilité aura donc émergé de l’océan de l’inconscience à l’aube de 2005. Mieux vaut tard qu’au lendemain d’un pépin irréparable ; ouvrons le parapluie tout de suite.

La balle est désormais dans le camp des politiques, si l’on suit bien les propos du président de la ligue de football, peu désireux de se trouver en totoche. Il faudra bien la construire cette fichue salle de sports. Décision donc qui fait bien évidemment la balle de ceux qui de ce fait feront ballon du public pour mieux le retrouver, qui sait, dans des conditions ad hoc, mon capitaine.

Car de salle, après des années de tergiversations, peau de balle ! Et je ne te parle pas du mur à gauche ! Sans doute faudra-t-il trouver un ballon d’oxygène pour couler le béton nécessaire à la concrétisation des buts (de football). En profitera-t-on pour porter haut les couleurs d’un sport à haute prégnance culturelle ajoutée comme la pelote basque ? La balle est dans le camp de celui qui voudra bien essayer de la relever.

Tant mieux si dans l’immédiat une spectatrice malheureuse évite d’attraper le ballon sans savoir d’où vient le coup. Pas de risque que ça nous arrive à nous ! de d’exclamer des mâles sûrs d’eux-mêmes, inconscients du danger.

Espérons désormais qu’on n’assiste pas à l’éternel ballet de ceux qui s’obstinent à se renvoyer la balle sous les yeux ébaubis des spectateurs rivés à leurs écrans cathodiques, faute de pouvoir humer la saine atmosphère des salles exhalant le parfum enivrant des aisselles footballistiques.

Tant est nécessaire la saine convivialité des stades couverts pour donner des coups de pied sans que ça fasse mal.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 janvier 2005