Interview – plateau de qualité lors du journal de RFO Vingt heures du mercredi 16 février 2005. Invitée, madame Monique Walsh, commerçante et présidente de la CACIMA ; journaliste, Claudio Arthur. Sujet : l’ouverture du Walmart à Marrystown. Une ouverture qui suscite l’inquiétude des commerçants du cru. Les carottes seraient-elles cuites ?
Comment lutter en effet dans une société basée sur la liberté – chacun travaille pour son salaire et dépense son argent comme il l’entend, de rappeler la présidente de la CACIMA – contre un tel géant qui se veut aguichant pour la clientèle de l’archipel voisin de la péninsule de Burin ? Car les charges ne peuvent être comparées. Quand les produits Walmart bénéficient de la continuité du transport au sein de la chaîne, le coût du fret reste une réalité incontournable ; la récente augmentation de 7% ne peut que nous le rappeler. Le salaire des employés n’est pas comparable. Ne serait-il pas temps de taxer les produits au moment de la vente et non à l’entrée sur le territoire, ce qui immobilise des capitaux importants pour les importateurs et les distributeurs qui supportent ainsi la répercussion du prix de revient ?
Mais l’échange avait aussi quelque chose de tonique dans la réaction d’une commerçante, rejointe par la présidente de la chambre, soulignant le dynamisme nécessaire pour attirer la clientèle et la fidéliser plutôt que de s’enfermer dans les gémissements mortifères. Car dans l’acte d’achat, la relation client – commerçant est primordiale. La mise en valeur du produit, l’accueil, l’écoute, le rapport humain restent des éléments déterminants.
La réponse n’est -elle pas dans la recherche du sens communautaire où les uns et les autres nous pourrons être fiers d’un respect mutuel – jusque dans la définition des prix – où chacun trouve son écot dans la répartition des tâches propres à nos sociétés ?
Ainsi l’adversité pourra-t-elle être la source d’une nouvelle synergie. La qualité de la réflexion des personnes interrogées n’en est-elle pas une des prémisses ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 février 2005