Chronique du 18 février 2005 (2)

Situation paradoxale : alors que le gouvernement Raffarin se targuait d’avoir mené une vaste consultation sur l’école dans un contexte de « démocratie directe » et que le projet qui en aura résulté provoque aujourd’hui un tollé au sein de la jeunesse à qui il est supposé s’adresser, le ministre Raffarin n’aura trouvé comme parade que la « procédure d’urgence » pour, comme le précise Le Monde dans son édition du 18 février 2005, « tourner la page de la mobilisation lycéenne au plus vite. Un bel exemple de fonctionnement démocratique en effet. A moins qu’il ne s’agisse de l’autisme technocratique qui prévaut désormais pour mener les peuples que l’on cherche à mater.

Mercredi après-midi, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Education aura eu un comportement exemplaire « Devant les députés, mercredi après-midi, le ministre, visiblement dépité, a trompé son ennui par la consultation des SMS reçus sur son téléphone mobile et par la lecture des magazines qu’il avait pris la précaution d’apporter dans l’Hémicycle. » De quoi donner des idées à des élèves en rupture de ban(c), certainement.

« Balladurien en 1995, chiraquien tardif, aujourd’hui rallié à M. Sarkozy, M. Fillon laisse l’impression de fidélités successives et d’engouements éphémères. »

ll ne lui reste donc plus qu’à se rallier à Jack Lang ou Jean-Pierre Chevènement pour espérer se tailler un entrefilet dans les manuels d’Histoire allégée.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 février 2005