Chronique du 27 février 2005

Tiens, je m’en gausse une dernière fois, sans me faire prier. « Un Jean Paul II affaibli est brièvement apparu à la fenêtre de sa chambre d’hôpital pour rassurer la communauté catholique, dimanche à Rome » nous apprend Reuters en ce 27 février de l’ère chrétienne.

Alors,je te dis, il y en a qui abusent. Pas très catholique tout ça. Aurait-on engagé un marionnettiste pour piloter le bras papal ? Et les fidèles de se sentir rassurés. Mais de quoi, grands dieux ? (Tiens du coup, je me plais à en imaginer plusieurs) « La vue du souverain pontife, même affaibli, a néanmoins réconforté les fidèles » nous précise-t-on. Sadiques les mecs et les mecques (car il y a des femmes dans le public, je te l’assure)
Le pape, a déclaré le vice-secrétaire d’Etat du Vatican à la foule, « offre ses prières et ses souffrances pour nous et pour le monde ».Dis-moi, ô lecteur agnostique pétri de gnose, il n’y aurait pas comme un remake de série B de la fameuse scène du Golgotha ? T’as pas peur que Jésus-Christ qui est aux cieux – comme disent certains – ne se rebiffe ? Qui c’est ce type qui marche sur mes plates-bandes ? risque-t-il de se dire. Sauf que le Jésus en question (sans réponse), il ignore qu’en ce XXIè siècle il y a des spécialistes de la communication, en religion, comme en politique. Tout pour l’image, pour le tube cathodique ou l’écran plasma pour les cathos qui se feraient du mauvais sang.
Quelque part, je me dis que Dieu – s’il existe – en fait un peu trop. Elle a quelle allure la mort de tous ces types qui se font trucider en Irak comme en Palestine, en Ttchétchénie comme au Soudan à côté de cette agonie de privilégié ?
Si c’était pour rassurer le monde entier, c’est rapé, je te dis. Et sans attendre qu’un coq ne vienne à chanter trois fois, je vais en profiter pour coincer la bulle.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 février 2005