Chronique du 3 février 2005 (2)

Mobilisation syndicale en France sur le projet de loi remettant en cause les 35h ; immobilisation syndicale à Saint-Pierre et Miquelon sur le même sujet. Car tout se passe comme si la fatalité était de mise.

Alors que le représentant des enseignants grévistes soulignait le 20 janvier 2005 le manque de synergie entre les syndicats représentés dans l’Archipel, force était de constater que le représentant CFDT de nos îles était sur la même longueur d’onde sur le plateau de RFO en ce 2 février 2005. Son intervention portait toutefois l’espoir d’une reprise de dialogue entre les diverses composantes de la société locale.

Mais qu’espérer de plus quand tout semble être déstabilisé au plan national, voire même européen ? Tout se passe comme si désormais chacun se trimballait avec son épée de Damoclès. Effet induit dans le microcosme insulaire des grands bouleversements sous-jacents au concept de globalisation ? Certes le terme de « dictature » collé à l’action des responsables d’entreprise ne pouvait que paraître disproportionné. Attention à la… dictature des mots. Il reste néanmoins que l’approche doit être concertée, portée par des analyses qui peuvent être divergentes. Mais l’économie de l’archipel ne peut pas s’en sortir si l’on se contente de se balancer dans la tronche des termes décalés. Saint-Pierre et Miquelon n’est pas en situation de réécrire les principes du libéralisme qui prévalent dans le fonctionnement de l’économie planétaire. Mais un effort pour une approche sociale dans une communauté qui cherche à préserver un art de vivre collectif, pourquoi ne pas y arriver ?

A condition, sans langue de bois, de pouvoir dépasser le jeu trop facile des affrontements médiatisés.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 février 2005