Chronique du 19 mars 2005

Tu parles d’un tableau !

C’est l’histoire d’un peintre – Jean-Pierre Rousseau – venu à Saint-Pierre en 2004 et qui « a brûlé (comme l’a annoncé Ouest-France et comme le rappelle L’Écho des Caps dans son édition du 18 mars 2005), à Etel devant le musée des Thoniers, une quarantaine de toiles, dont il souhaitait faire don à la Commune de Saint-Pierre, pour protester contre les taxes douanières ».

Renseignements pris, comme le souligne l’Echo des Caps, le brosseur de toiles n’a jamais contacté ni le service des douanes à Saint-Pierre, ni la mairie de notre maire du chef-lieu.

« Monsieur Rousseau, précise notre hebdomadaire, nous a confié que son geste était en fait « un geste de désespoir d’un artiste qui ne sait plus où donner de la tête » ».

Situation d’autant plus cocasse que si « l’huile de la gouache » (on peut s’attendre à tous les titres quand vient la reconnaissance) avait attendu un petit poil (de pinceau), il n’aurait peut-être pas eu de taxes à payer (pile poil) ! Faute de cadre pour taxer les toiles (quelle belle étoile !).

Rien de sert donc de courir il faut partir à point, disait La Fontaine. Le peintre était-il trop pressé ? S’est-il emmêlé les pinceaux en se prenant pour le Douanier Rousseau ?

Tu imagines un artiste local brûlant de calciner ses œuvres faute de pouvoir en faire don à Trifouillis les Gonessses, si tant est que ce haut lieu puisse exister ? Tiens, tant qu’à s’appeler Rousseau autant écrire « Les Rêveries du Promeneur solitaire » ; d’ici à ce qu’un gamin se mette à tomber le nez dans le caniveau en chantant « C’est la faute à Rousseau » et ma notoriété sera assurée.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 mars 2005