Chronique du 3 mai 2005

En France, on est les meilleurs, c’est bien entendu. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas s’engouffrer dans l’Europe, clament les apôtres de la raison franchouillarde. Il faut renégocier pour une meilleure conception de la vie à la française. A part ça, le 1er mai est tombé un dimanche et les salariés sont repartis bosser le 2 avec leur brin de muguet flétri. Pendant ce temps, en Espagne, le 2 mai 2005 aura été chômé vu que le 1er était aussi… un dimanche. Dans certaines régions, au terme d’une feria (une foire de quelques jours qui se termine… un dimanche), on a même droit au « lunes de resaca », autrement dit le « lundi de la gueule de bois ». Et comme le 1er mai donnait droit à récupération, les salariés concernés auront eu droit à un repos compensateur de deux jours.

Concomitamment (histoire de ne pas répéter « pendant ce temps »), Raffarin s’obstine à faire bosser tout le monde le lundi de Pentecôte ; mais les professions libérales ne participeront pas à la levée de fonds pour la survie des personnes âgées, preuve, s’il en était besoin, que ce gouvernement ne favorise pas la libéralisation à outrance.

Le risque pour l’Europe n’est-il pas que la conception de la vie à la française soit trop envahissante ? Conclusion, il ne faut surtout pas dire non à ceux qui nous empêcheront de pousser des « cocoricos » présomptueux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 mai 2005