Chronique du 30 juin 2005

La scène politique a ceci de cocasse que pour les mêmes raisons ses acteurs peuvent être satisfaits ou totalement déçus, voire mécontents. Une délégation de l’Archipel aura donc été reçue à Pantruche le 29 juin 2005 par le nouveau maître de cérémonie de la rue Oudinot. Pour résumé, elle aura été écoutée ; le ministre se sera penché séance tenante sur nos problèmes et rendez-vous est pris aux calendes pour faire un nouveau bilan. Entre-temps, le nouveau ministre nous rendra une petite visite en septembre avant que les feuilles mortes ne se ramassent à la pelle, accentuant ainsi le déficit de la Commune. Saint-Pierre échappera peut-être à la tutelle de l’Etat, mais on ne nous a pas dit comment. Pour le reste, l’Etat s’est engagé à payer ses factures. Diable ! Que dirait-on de tout débiteur particulier qui met un an ou deux à payer ses dettes ?

Mais le dialogue est renoué, a dit le président du Conseil général, tout content. Cela change de note en effet, à condition de ne pas trop la forcer.

Je retiendrai pour ma part la lucidité d’un chef d’entreprise qui aura résumé : « A Saint-Pierre on a peut-être de la neige, mais on ne croit pas au Père Noël ». Savourons la métaphore en espérant ne pas avoir les boules prématurément.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 juin 2005