Chronique du 7 juin 2005 (3)

Que penser de Brigitte Girardin, l’ex-ministre de l’Outre-Mer ? N’était-elle pas considérée comme LA spécialiste de l’Outre-Mer auprès de Jacques Chirac ? Voilà qu’en une entrevue avec le nouveau résident de « la rue Oudinot », François Barouin, nos deux parlementaires ont obtenu, le 7 juin 2005, une aide immédiate de 1 million d’euros pour faire face au déficit de la commande publique, source majeure d’emplois, et à la crise dans laquelle s’enfonce l’Archipel. Notre Brigitte aurait donc sous-estimé la gravité de la situation. Pourtant n’envisageait-elle pas, avant le référendum de venir faire un tour sur l’Archipel, profitant de la venue du porte-avions Charles de Gaulle ?

N’avons-nous pas la démonstration, une nouvelle fois, de la réponse au coup par coup, sans que de véritables perspectives ne se dessinent vraiment, garantissant un quelconque développement dans la durée ? Que de missions en tout genre pourtant ! Que de spécialistes, de têtes pensantes ! Que de plateaux télévisés enjôleurs sans que l’assiette générale de notre économie insulaire ne s’en trouve modifiée ! Mais ne sommes-nous pas la France en Amérique du Nord, voire même une porte d’entrée en Europe ? « Montréal est une femme » chante Jean-Pierre Ferland ; et Saint-Pierre et Miquelon un couple de gogos, pourrait chanter un autre artiste.

Le temps s’était mis de la partie en ce 7 juin 2005 pour l’après-midi ville morte, gris comme un bonnet de nuit, celui d’un père Goriot face à la déroute financière. La population avait répondu en nombre au cri du désarroi.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 juin 2005