Chronique du 10 août 2005

+6,22% d’augmentation du coût de la vie de juin 2004 à juin 2005, voilà une nouvelle propre à accélérer l’inflation de la morosité flagrante des derniers mois. Difficile d’échapper à une conversation où le pessimisme bat l’insouciance estivale traditionnelle à plates coutures. Tout archipellien expatrié venu se ressourcer en aura fait les frais.

  A quand une augmentation des salaires de 6,22% ?

  Tu plaisantes ou quoi ?

Tu ne le sais peut-être pas, ô lecteur, mais le commerce des pâtes à Saint-Pierre et Miquelon aura été florissant au cours de la saison froide écoulée, le prix de la barbaque devenant de plus en plus inaccessible à des salariés aux revenus de plus en plus rognés. A quelle sauce devrons-nous les manger ? Là est la question. Rassure-toi cependant, les politiques sauront l’allonger.

Le chat de gouttière quant à lui peut-il se douter que sa litière est un pont d’or vers la lune ?

Bref, au rythme où vont localement les choses, se profile déjà le temps où se procurer l’objet de ses désirs pour une bouchée de pain deviendra hors de prix. Surtout si l’on met les bouchées doubles, pourras-tu ajouter.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
10 août 2005