Chronique du 19 août 2005

Le mois d’août a beau véhiculer sa dose habituelle de farniente et d’insouciance, et le temps inciter au détachement – le mois d’août égrène ses journées cartes postales -, les dernières nouvelles dans le secteur de l’aquaculture illustrent l’oscillation très sensible entre le pessimisme et l’espoir. Que le maire de Miquelon veuille céder un bâtiment à l’entreprise impliquée dans le développement de l’aquaculture et c’est la levée de bouclier (d’Arverne ?) ; n’y a-t-il pas risque d’entourloupe ? Force est de reconnaître que l’histoire locale a souvent été marquée par les aléas de la pêche… aux bons coups qui peuvent rapporter.

Mais l’entreprise EDC qui s’est lancée dans l’aventure de la coquille témoigne aussi d’un engagement d’entrepreneurs, d’une prise de risque incontestable. N’est-ce pas là une démarche qui sort de l’habituelle frilosité ? Sans fonds privés, sans chefs d’entreprises aptes à relever des défis, peut-il y avoir développement ?

Sans doute est-il compréhensible qu’après la longue plage d’une activité économique centrée sur l’exploitation à large échelle des ressources marines la diversification soit marquée dans son éclatement par des soubresauts, des incertitudes, des doutes. Mais l’important n’est-il pas de se ressourcer ? L’entreprise lançait hier un appel au recrutement d’une vingtaine de salariés pour la production. Certes, il eût été intéressant d’approfondir les raisons de la pénurie constatée. Mais ce signe de déploiement possible de l’activité ne vient-il pas toutefois bousculer les atermoiements ?

Qu’en est-il de la volonté politique, tant au niveau de l’Etat que de la Collectivité ? Difficile à l’heure actuelle d’en avoir une lecture aisée ? Faute d’engagements écrits accessibles à tous ceux qui voudraient comprendre peut-être.

Mais n’est-on pas arrivé au carrefour de nouveaux engagements possibles ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
19 août 2005