Chronique du 21 août 2005

Saint-Pierre est depuis quelques jours au pied du mur ; pas au sens figuré des lendemains pétris d’incertitude, oh que non ! Mais au sens propre des journées rythmées par la fête basque. Place à l’enchantement collectif de se renvoyer la pelote. (à ne pas confondre avec la satisfaction singulière d’envoyer quelqu’un aux pelotes plurielles)

Voilà donc 99 ans que l’on se renvoie la balle sans autre arrière-pensée que celle de la relever, à la main nue hier, à la pala gomme pleine aujourd’hui, face à un mur rafistolé vaille que vaille. Le Joko Garbi ferait-il partie lui aussi des engouements éphémères ? Un événement en ce 20 août 2005, l’équipe des deux jeunes frères Choï a battu en demi-finale le duo Philippe Haran – Jean-Jacques Sabarots, maître de la cancha depuis des années, à l’issue d’une partie bien enlevée.

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Sport, jeux de la force basque, bal, animations musicales, danses avec la troupe locale Orok-Bat scandent ce rendez-vous annuel, celui qui marque une saison estivale qui s’estompe. Comme à l’ordinaire, pour le jour J du paroxysme dominical la question qui hantait les esprits : « fera-t-il beau demain ? » Car la lutte entre la grisaille et les couleurs rouges et blanches de la tradition fait partie du patrimoine.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 août 2005