Chronique du 24 août 2005

Bon, il ne voulait pas donner son avis, le président du Conseil général, sur la vente à une entreprise privée d’un bâtiment municipal par l’édile de Miquelon. Pas de commentaire à faire donc, mais une observation tout de même ; il aurait fait autrement. De là à constater qu’en s’interdisant de penser il n’en pensait pas moins au point d’en dire plus que s’il n’avait rien dit, il n’y avait qu’un pas que le téléspectateur pouvait franchir en se retenant pour ne pas rire.

C’est qu’il était invité à la réunion de conciliation qui aura eu lieu à Miquelon mais que, fichtre ! on ne l’avait pas vu à la téloche. Si la télé fait écran, où va-t-on ? Il était un peu fort de café,le Marc, pourra penser le maire de Miquelon, sénateur de son état (je n’ai pas dit Etat – tu imagines dans quel état on se trouverait) ; mais l’intervention aura été habile, convenons-en, s’inscrivant dans les bisbilles entre intervenants de l’île voisine sur des secteurs différents dans le domaine des produits de la mer. Je suis pour les uns, je suis pour les autres, un pour tous, tous pour… Hein ?

Mais pour qui ? Car il ne se représentera pas, il l’a dit. Alors, ultime bravade, pied de nez, chant du cygne ? Chacun pourra y lire ce qu’il veut en fonction de ses accointances. Car s’il est une constante sur les îles, c’est bien celle des divisions. Les hommes n’en seraient que des épiphénomènes si n’étant pas phénomènes ils n’en étaient pas moins épis sur une histoire qui se tire les cheveux. (je te laisse avec celle-ci, car elle est peut-être fort de café…, avec ou sans marc)

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
24 août 2005