Chronique du 28 août 2005

Que je relève – une fois n’est pas us (ou coutume)- une phrase d’un responsable politique, François Hollande pour le nommer : « la politique crève de ce narcissisme qui consiste à réduire le débat politique aux personnes … ; l’essentiel, c’est le projet, la capacité à agir », a-t-il précisé en clôturant l’université d’été du Parti socialiste le 28 août 2005.?

N’a-t-il pas raison et tort à la fois ? Je te le demande à tort ou à raison, car tu t’en fous peut-être de François Hollande comme du Sarko de la dernière vrille. (tu sais, celui qui a concocté la sécurité, sauf celle des mal-logés) On eût aimé qu’il eût raison, commenteras-tu subjonctivement. Prenons Saint-Pierre et Miquelon, comme ça, au hasard. N’aurons-nous pas trop cédé depuis quelques décennies – rien que ça – à l’effet psyché du candidat aimant à se contempler dans le miroir aux alouettes indépendamment de tout vrai programme ? Quand vient le jour J de la votation – comme on dit en Suisse -, tout programme ne s’efface-t-il pas malheureusement trop souvent derrière la trombine de celui ou celle qui l’aura porté et des impressions qu’il (ou elle) aura provoqué, par petit écran interposé, nuitamment (que je préfère à notamment, vu l’heure du journal télévisé) ?

L’Archipel (j’aime ce A majuscule) aura rendez-vous une nouvelle fois avec l’histoire (j’ai mis une minuscule, faut pas exagérer) – peut-être plus tôt qu’on ne le pense. Réagirons-nous par rapport à un programme, porté certes par des souffles incarnés (que je préfère aux ongles de ceux qui aiment à se griffer), ou allons-nous céder aux vieux démons des identifications trop rapides et éphémères ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 août 2005