Etablir avec l’Etat un plan de développement pour cinq ou dix ans, tel est l’objectif annoncé sur le pavé des cours ministérielles du député et du sénateur de Saint-Pierre et Miquelon dans leur démarche préparatoire à la visite du ministre de l’Outre-Mer dans l’archipel mi-septembre 2005. Objectif louable sur la pérennité contre lequel il serait malséant de s’élever.
Mais qu’en est-il du PAM, du POM, du POUM, du PLOUF – je ne sais plus – de Brigitte Girardin, celle qui nous avait concocté le plan de redressement ultramarin dont se gargarisaient nos représentants ? N’y a-t-il pas là constat d’un cuisant échec puisqu’il faut tout redresser aux dires mêmes des tenants de son bord ? Cette question – n’est-ce pas ? – ne sera pas abordée. Force est de constater toutefois que l’intense cri d’alarme justifié sur les finances des Collectivités locales n’a pas été entendu. D’ailleurs l’adjectif « pérenne » ne finit-il pas par nous gonfler chaque fois qu’il est prononcé tant il est à mille lieues du louvoiement permanent dans le désarroi politico-économique qui prévaut ?
Un ministre vient nous visiter. Pourquoi ne pas céder derechef à la tentation de l’a priori favorable ? Mais pour un ministre qui saura écouter, combien de technocrates viendront une fois de plus démanteler le laborieux échafaudage de la reconstruction tant de fois en chantier ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 septembre 2005