Chronique du 12 septembre 2005 (2)

Je regarde peu la télé ; cela ne te surprendra peut-être pas, vu que, pour que tu me lises, il faut bien que j’écrive. Mais, ne t’en déplaise, il m’arrive de ne penser à rien, à personne, volonté de faire le vide. Et voilà qu’en ce 12 septembre 2005, je me retrouve nez à nez avec Ardisson (par la magie du tube cathodique, forcément). D’habitude, je zappe. Mais je ne sais pourquoi – présentation des invités ? – je regarde. Puis je suis rivé, pris moi aussi, comme ceux du plateau. Présente, une rescapée d’un de ces logements insalubres qui aura brûlé récemment à Paris. Désespoir de celle qui aura perdu sa fille, ses frères… Elle est entourée, pour l’aider dans sa démarche. Témoignage de ceux qui quelque temps auparavant avaient un reportage qui mettait en exergue l’insupportable et le danger ! Mots qui s’égrènent alors. Appel au sursaut d’une société de plus en plus pétrie d’égoïsmes, dénonciation de l’attitude inadmissible d’un Sarkozy, porteur d’un fonctionnement social qui se moque des plus faibles. Et Thierry Ardisson qui craque… Derrière le masque de l’animateur, la vérité de celui qui comme des millions de téléspectateurs est touché au plus profond de lui-même.

Que la France se réveille ! Que l’on dénonce l’inadmissible ! Halte à l’exclusion des démunis ! Place à une fraternité revigorée !

Que chantent de nouveaux espoirs !

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 septembre 2005