Chronique du 15 septembre 2005

Micro-trottoirs et scepticisme

Pour les trottoirs, certes, l’on repassera. Micro, tout de même en ce 14 septembre 2005 dans les rues de Saint-Pierre pour recueillir quelques impressions préliminaires sur la venue du ministre Baroin. Malgré toutes les précautions requises pour tirer une leçon de ce type de « sondage », on peut dire que le scepticisme l’emportait d’une manière criante quant à ce nouvel exercice politique de « mise à plat » de ce qui apparaît comme fort laminé.

Classicisme du protocole, parcours obligé pour un séjour de deux jours et demi (quid d’une petite visite par exemple dans les commerces histoire de prendre quelques notes sur les prix des denrées essentielles ?), l’Archipel n’aura-t-il droit, une fois de plus, qu’à un jeu de dupes sous le soleil radieux propre à ce genre d’événement ?

Ne manque-t-il pas tout simplement l’expression d’une force identitaire un peu plus grande pour être davantage pris au sérieux ? Que faire vis-à-vis du jacobinisme toujours aussi flagrant dans l’organisation de l’espace français ? Quelles peuvent être les chances des petites communautés quand on ne peut s’appeler Monaco ?

Un sentiment très fort l’emporte dans le dit et le non-dit : la profonde inquiétude nourrie des espoirs trop souvent bafoués. Car ici, depuis l’effondrement de la pêche, il n’est de pérenne que le désarroi.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 septembre 2005