Chronique du 22 septembre 2005

Et si notre François Baroin se présentait à la présidentielle ? Car il semblerait que la sortie de notre ministre de l’anonymat ultramarin sur fond marin de remise en cause du droit du sol ne soit qu’une stratégie à ras de soc élyséenne, du moins si l’on se réfère à certaines analyses.

« Des émissions de télévision, des portraits dans la presse, des initiatives politiques fortes : François BAROIN, le protégé de Jacques CHIRAC, accomplit sa mue au grand dam de Matignon qui assiste à la métamorphose du “jeune BAROIN” sans dire mot », pouvait-on lire sur www.professionpolitique.com en ce 21 septembre 2005, avant de conclure : « De retour de Saint-Pierre-et-Miquelon, le ministre a exprimé sa satisfaction en marge des journées parlementaires d’Évian. (Tiens, prends ça et bois de l’eau, ndlr) Jacques CHIRAC, qui a placé à dessein son poulain sur le dossier brûlant des DOM-TOM, semble décidé à tenter une nouvelle carte alors que le débat se polarise sur le duel SARKOZY-VILLEPIN. Pour le cas où… » Pourquoi pas notre député comme premier ministre pendant qu’on y est, le tout servi sur un plateau continental, forcément.

L’avenir nous apprendra le reste. (ou les restes, histoire d’en avoir encore sous la dent) Une chose est sûre, tu t’en doutes, notre président du Conseil général ne briguera pas l’investiture suprême, quoique, si l’on y réfléchit bien… Le jeu sur le plateau du Vingt heures de la station RFO du condamné victime d’un « péché d’inadvertance » qu’il aura pu commettre à l’instar d’un « monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir » aura pu couper le souffle à plus d’un asthmatique. Coupable de favoritisme dans l’attribution d’un marché public, certes, mais il y a coupable et coupable, comme il y a innocent et innocent, comme il y a culotté et culotté, comme déculotté et déculotté…, bref comme il y a et comme il y a…

Le président du Conseil général avait dit et répété qu’il démissionnerait s’il était condamné ; il est condamné mais il ne sait pas s’il va démissionner car il y a condamné et… condamné.

Quant à la morale de l’histoire, elle est ce qu’elle sera et ce qu’elle sera, ainsi soit-elle.

Mais pour une fin de carrière politique sur un caillou, il y a comme un grain de sable sur la grève…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 septembre 2005