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Chronique du 30 septembre 2005

Wouah ! Permets-moi une onomatopée – je n’en abuse pas, tu l’avoueras – pour exprimer mon émotion. Quelle soirée ! Salle de l’Escale, au Centre culturel, jeudi 29 septembre 2005, lumière tamisée, un artiste, juché sur son tabouret, sa guitare, cordes de nylon, bien en mains… et les doigts qui s’ébrouent, virevoltent, rythment, accompagnent une voix aux accents multiples.

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Car le public aura eu l’occasion de découvrir un artiste exceptionnel venu de Madagascar, avec la force de ses racines, la musicalité de sa langue, les scènes d’un quotidien si différent du nôtre mais pourtant si proche finalement – l’artiste n’aura-il pas été surpris de découvrir l’association locale qui s’occupe d’apporter une aide aux enfants malgaches ? – une musique forgée à l’école de la rue, mais tellement plus riche que celle des normes convenues, aux accents si souvent figés. Erick Manana déploie un talent qui vous subjugue illico. Dans l’enchaînement des titres, avec quelques mots de présentation qui valent toutes les initiations aux langues étrangères, le voilà qu’il vous transporte, avec une palette tellement variée que la surprise n’en finit plus de se renouveler. Titres originaux, chansons traduites en malgache quelquefois, comme la « ballade en Novembre » d’Anne Vanderlove, qui vous touche au plus profond de l’être. Sonorités des cordes d’une guitare réglée tout au long du spectacle sur des accords différents, registre vocal étendu au point de jouer avec toutes vos fibres, le spectacle s’achève et le public reste confondu. Dernier salut après une chanson « a capella » qui vous aura… coupé le souffle. Personne ne bouge ; c’était si beau !

Henri Lafitte, Chroniques musicales
30 septembre 2005