Chronique du 6 octobre 2005

De la découpe – Réflexions d’automne

On saucissonne la population quand il faut une ambition collective ; on catalogue les frustrations alors qu’il s’agit d’enclencher une dynamique de société fière de s’assumer, toutes catégories d’âges confondues ; on s’enferme dans le discours de la stigmatisation faute de Verbe de l’espoir. N’assiste-t-on pas tout simplement à l’embourgeoisement de la pensée ?

Faut-il avoir peur des différences, voire même de la marginalité, des tâtonnements dans les parcours de vie ? Quels sont les référents de la notion même de réussite ? Y a-t-il linéarité vers des lendemains qui chantent ? Ne sommes-nous pas pilotés par une « bien-pensance » qui s’ignore ?

L’Archipel n’est-il pas entretenu dans le « déboussolement », ses points cardinaux étant partis en rade avec le naufrage de la pêche et des activités de services portuaires ?

Faute de réponses, la tentation économique et sociale n’est-elle pas grande de nous « empapillonner » – l’affaire vaut bien un autre néologisme, n’est-ce pas ? -, divertissement garanti ?

Et pourquoi pas encourager les jeunes à dénicher le couteau à désosser le boudin pendant qu’on y est ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 octobre 2005