Distribution sereine mais déterminée à plus de 1500 exemplaires, le 7 octobre 2005, à Saint-Pierre, aux abords des boîtes postales, d’un feuillet qui dénonce les jeux illicites d’argent, voilés d’appellations diverses et qui contreviendraient à la loi, dans l’hypothèse – sommes-nous là encore des Français à part demi-entière ? – où celle du 83-628 du 12 juillet 1983 relative aux jeux de hasard s’appliquerait à l’Archipel.
Que penser en effet de la vente des billets canadiens – dits « tickets Nevada » – sur un bout de territoire de la République ?
En plus de la Française des jeux pour le loto, n’y a-t-il pas place pour une activité dûment enregistrée donnant lieu à la création d’emplois et à l’imposition, source de rentrées fiscales qui seraient ensuite redistribuées aux associations toujours en quête de moyens nécessaires à leur fonctionnement, le tout d’une manière beaucoup plus transparente et réglementaire, dans un projet global de développement touristique ? En ayant pudiquement oblitéré la notion même de « Casino », n’a-t-on pas encouragé une activité « underground » sujette à caution ?
Sujet brûlant, voire tabou, certes. Mais à voiler les cartes, ne pratique-t-on pas alors le coup de poker permanent ?
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 octobre 2005