Chronique du 22 novembre 2005 (2)

Programme politique d’un non-candidat, pour qui veut le prendre ou s’en inspirer – sans copyright.

3è contribution

Objet du jour : la desserte Saint-Pierre – Miquelon – Langlade – Volet Acheminement des passagers

Avant d’entrouvrir la porte du développement, enfonçons une porte ouverte : Saint-Pierre et Miquelon est composé de deux communes, Saint-Pierre, le chef-lieu et le pôle de la desserte internationale, et la commune de Miquelon-Langlade.

La notion de service public pour la desserte des deux communes tant pour les passagers que pour le fret est incontournable. Mais cette même notion se limite à cette seule obligation, d’où la nécessité des financements publics pour :

  un bateau pour l’acheminement du fret ;

  un bateau pour l’acheminement des passagers.

L’Archipel s’est doté, grâce à la défiscalisation d’un bateau, de “l’Atlantic Jet”, qui donne toute satisfaction. Enfin un bateau qui rend tout le monde heureux, dans des conditions optimales de qualité et de confort.

Or, que constatons-nous ? Nous continuons de mettre des fonds publics pour l’acheminement de passagers sur Langlade. Tout repose, y compris la sécurité du fait du transbordement des humains par zodiac interposé, sur l’expérience d’un marin de grande expérience, ce qui n’empêche pas d’imaginer ce qui se passerait si un pépin survenait. Le folklore aurait alors un goût salé.

Cette desserte, quoi qu’il en soit – quand on y ajoute la présence d’un autre bateau passagers sur la ligne Terre-Neuve – Saint-Pierre, on se dit qu’on vogue décidément sur l’océan de l’inconscience -, dessert l’équilibre financier général. N’aurons-nous que nos yeux pour pleurer le jour où l’on verrait l’Atlantic Jet mettre les voiles pour d’autres eaux – un comble quand on y réfléchit-, à échéance des contraintes liées à la défiscalisation ? Faudra-t-il alors se résoudre, pour aller d’une île à l’autre, à faire du pédalo sur la vague en rêvant ?

L’évolution du système général ne peut s’inscrire que dans la durée, dans la prise en compte des contrats déjà signés, ce qui permet de préparer l’avenir, dont l’amélioration du réseau routier Miquelon – Langlade.

Car il s’agit, là aussi, de s’inspirer de ce qui s’est fait en d’autres lieux – l’Île du Prince-Edouard par exemple -, pour assurer l’équilibre entre l’activité humaine et la protection de la nature. Notre comportement anarchique est destructeur. Il faut donc des voies bitumées permettant le déplacement des gens et des biens, et mettre fin au laisser-aller suicidaire sur le moyen terme.

Il reste que ce schéma n’est possible que si notre comportement ne contribue pas à la réouverture de l’isthme unificateur. Ce jour-là, il faudra un nouveau Jules Verne.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 novembre 2005

P.S. Analyse qui peut être triturée, amendée, mais qui cherche à mettre en exergue une philosophie générale, pour qu’un dialogue s’instaure.