Chronique du 16 décembre 2005

Nous ne sommes pas en Seine Saint-Denis, nous ne sommes pas à Bastia et pourtant. On voudrait faire bouillir la marmite que les apprentis cuistots ne s’y seraient pas pris autrement.

Monsieur Jean Lebailly, président de l’association de défense des automobilistes nouvellement créée par réaction à une mesure unilatérale impopulaire – la moitié de la population active a déjà manifesté sa solidarité – n’aura pas manqué de rappeler que si un statut particulier a été adopté en 1985 c’était bien pour tenir compte des spécificités de Saint-Pierre et Miquelon dans son contexte. Or l’application bête et méchante de mesures nationales plaquées sur une réalité insulaire sans tenir compte des réalités géographiques est jugée comme étant une absurdité.

Le président de l’association aura souligné l’écoute du représentant de l’Etat lors de la première rencontre qui vient de se dérouler mais aura mis également en exergue l’excès de zèle des forces de gendarmerie qui, par leurs agissements suscitent une colère et une tension là où il ne devrait pas y en avoir. Aurait-on voulu installer un péage devant l’Hôtel Robert qu’on ne s’y prendrait pas différemment pour les premiers tests.

Car il faut bien tuer le temps quand on ramène le nombre de gendarmes présents sur quelques kilomètres carrés à une population d’un peu plus de 6000 habitants, du berceau au lit de gériatrie.

A jouer avec le feu, n’aura-t-on pas à reprocher à ceux qui sont chargés de l’ordre public de l’avoir troublé ?

A l’heure où l’on s’émeut de la qualification positive apportée à la colonisation, il y a là pour le moins une grande maladresse.

Sans doute serait-il temps de retrouver le chemin d’un code de bonne conduite…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
15 décembre 2005