Chronique du 17 décembre 2005 (2)

La bataille navale entre les deux armateurs n’est-elle pas risible ? Permettons-nous de nous fendre la pêche puisqu’on nous prend pour des poires.

D’un côté une compagnie qui mettait récemment tout sens dessus dessous faute de crédits suffisants pour perpétuer une desserte conformément aux engagements, d’où une nouvelle rallonge financière qui vient inscrire la réaction du ministre de l’Outre-Mer en visite à saint-Pierre et Miquelon au rayon des moulinets de circonstance, et qui se dit prête à assurer le transport inter-îles sur ses crédits propres. A noter au passage que le PDG d’Alliance n’aura plus présenté sa trombine sur le petit écran.

De l’autre, une seconde compagnie se targuant d’assurer la desserte Saint-Pierre – Miquelon conformément au contrat arraché à l’arrache auprès du Conseil général et qui ne dispose même pas des équipements requis pour transborder elle-même le fret et l’acheminer avec toutes les garanties de respect de la chaîne du froid.

TMS aura donc eu, au terme des tractations de la journée de conflit ubuesque du 16 décembre 2005, le soutien logistique de son adversaire pour acheminer les denrées sur la Grande Île sachant que le prochain épisode de la guerre navrante est déjà inscrit à l’ordre du jour.

De quoi encourager les importateurs miquelonnais à traiter directement avec Terre-Neuve sans passer par saint-Pierre et en demandant à la puissance publique la part normale d’équilibre subventionnée…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 décembre 2005