Chronique du 17 décembre 2005

Dépassons quelques instants les problèmes qui s’accumulent au quotidien, histoire de réfléchir aux tendances qui nous obsèdent.

L’année 2005 qui s’achève dans les tiraillements de toutes sortes aura sans doute pesé sur les esprits au sein de notre Archipel. Comment ne pas se rendre compte de l’atmosphère oppressante qui pénètre nos pores ? Coût de la vie de plus en plus lourd à porter, augmentation sensible des charges, paupérisation larvée, d’autant plus dangereuse qu’elle se fait à doses subtiles, guerres fratricides, dans le secteur du transport maritime en particulier, procès qui n’auront pas épargné le Politique, population qui se sent guettée de toutes parts, Saint-Pierre et Miquelon étouffe progressivement dans une ambiance qui ressemble plus à celle d’un soviet qu’à celle d’une société où il fait bon respirer.

Les mesures mises en oeuvre hors prise en compte de ce contexte peuvent avoir des effets désastreux. C’est pourquoi, alors que 2006 se profile avec son rendez-vous électoral pour choisir la nouvelle équipe qui prendra les rênes du Conseil général, il faudra mettre un sérieux coup d’arrêt à ces dérives mortifères.

Ne pas tenir compte de cette atmosphère nous condamnerait à un enfermement de plus en plus insupportable et à un étouffement qui n’auraient pour seule résultante que la fuite de nombre d’entre nous vers des horizons perçus comme plus prometteurs. Le processus est déjà enclenché.

N’est-ce pas ce qui se cache déjà derrière tout ce qui survient, le tout s’accompagnant d’une liquidation progressive d’identité dont il sera impossible de se remettre ?

Au regard d’une jeunesse qui a vocation à porter à son tour les couleurs d’une Histoire insulaire franco-nord-américaine, les adultes empêtrés dans leurs guerres picrocholines porteront une lourde responsabilité.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 décembre 2005