Chronique du 6 décembre 2005

Dérapage dans les mesures ? Pourtant nous n’en sommes qu’à l’orée de l’hiver. Et voilà que le sol risque de se dérober sous les pieds de ceux qui n’auraient pour vocation que tout roule. Voilà que le public auto-roulant apprend in petto par voie de communiqué officiel qu’il devra faire contrôler tous les deux ans ses véhicules âgés de plus de trois ans et que le passage vers un seul prestataire de service sera obligé, moyennant la somme de 59 euros, hors démarches imposées subséquentes vers les garages. Marché assuré sur fond de service public, clientèle captive, automobilistes piégés, charge nouvelle, manne pour un destinataire désigné…, de quoi alimenter le mécontentement.

Et d’une première réaction dans l’Echo des Caps du 2 décembre 2005 d’un usager des trous de poules qui s’insurge. « Requiem en nul majeur », de klaxonner le titre. Car si l’on tape aisément sur le dindon ceinturé -, que dire du réseau routier si lamentable qu’il laisse rapidement toute bagnole sur les rotules, sans que les responsables de l’entretien desdites chaussées soient eux pénalisés ? Pour couronner la mesure, n’a-t-on pas prévu également un contrôle anti-pollution ? Et les yeux de se tourner vers l’incinérateur ! Que ne pénalise-t-on pas ceux qui ont pour obligation d’appliquer la loi sur les décharges publiques ? de se demander le péquin roulé.

Car, ce qui en aura frappé plus d’un, c’est bien la disproportion entre les mesures d’envergure et urgentes jamais prises pour l’ensemble d’une population et le haro sur le baudet à point(s).

Et l’Archipel de connaître soudain le réveil de l’automobiliste déjà pompé par la hausse du carburant. 440 personnes auront répondu à l’appel d’un collectif soucieux de dénoncer une mesure qui ne tient pas la route selon eux, salle de la mairie, le 5 décembre 2005. Public si nombreux que la salle, manque de pot, se sera révélée rapidement trop petite.

Une autre réunion est donc prévue par voie de conséquence à la salle des fêtes. Qui sait ? Peut-être faudra-t-il envisager bientôt un gymnase, ou la patinoire…

Dans l’espoir que l’on retrouve sans doute un code de bonne conduite…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
5 décembre 2005